L'Arsenal Air 100 est un planeur de compétition monoplace produit
dans les années 1940 par le constructeur français Arsenal de l'Aéronautique.Il s'est vendu à 43 d'exemplaires, et a battu plusieurs records. Il reste le détenteur du record mondial de durée en monoplace avec un vol de 56 h 15 min (record définitif puisque tentative interdite depuis). Le succès du DFS Weihe conçu en 1938 par l'Allemand Hans Jacobs a fortement influencé plusieurs modèles italien et Anglais et l'Air 100. Trois membres du Groupe l'Air (Charles Clamamus, Délivée et Lescure) commencent fin 1940 à Toulouse l'étude d'un planeur. L'invasion de la zone libre met un point d’arrêt au développement qui ne sera repris qu'en mars 1946 à la demande du Service Technique de l'Aéronautique. Le projet est confié à l'Arsenal de l'Aéronautique dont la section planeurs est dirigée par Raymond Jarlaud. Testé au CEV le planeur y a été trouvé d'une bonne stabilité générale et très maniable en roulis. Il décrochait sèchement mais était facile à sortir d'autorotation. Plutôt considéré comme un planeur de « gros temps » il a été handicapé par une faiblesse de l'arrière du fuselage qui entrait en vibration vers 160 km/h ce qui a amené à baisser la VNE (vitesse à ne jamais dépasser) à 150 km/h . C'est un monoplan à ailes semi-hautes en porte-à-faux, de forme trapézoïde, avec un fuselage de section ovoïde. Calculé au coefficient 12, il est très robuste et permet le vol de nuages. Il a été mis au point par Valette qui faisait partie, en 1933, du premier stage militaire de la Banne d’Ordanche. L'Air 100 a fait ses débuts en compétition de vol à voile lorsque les deux prototypes récemment achevés par l’Arsenal de l’Air de Châtillon et après seulement 3 heures d'essais en vol, ont participé aux championnats Nationaux Américains à Wichita Falls, au Kansas, en juillet 1947, pilotés par Éric Nessler et Adrien Valette.
Le 12 mai 1953 Marcelle Choisnet sur l'Air 100 no 14 améliore le record
féminin de distance aller-retour avec but fixé grâce à un vol de 290 kilomètres entre Beynes et Romilly-sur-Seine. Elle battra également le record féminin de distance en ligne droite avec but fixé avec 510 km en mai 1954 sur un Air 102. Les Air 100 ont enregistré d'autre records et participé avec succès à de nombreuses compétitions en France au début des années 1950. Certains planeurs ont eu une longue carrière : trois Air 100 et deux Air 102 restaient enregistrés au registre Européen des aéronefs civils en 2010. En 2019 on trouve 8 Air 100 et 6 Air 102 sur le registre de l'aviation civile.
Ci-joint l’Air102 F-CBYI de l’Aéroclub du Limousin, la “Rolls Royce˝ du moment devant laquelle nous pleurions, petits pilotes d’Emouchet aux 17 de finesse et au confort très “sensible˝ au bout des 5 heures de vol exigées à l’épreuve dite de performance D...
Ce planeur a été construit en 1953 et affecté au Centre National de Pont-Saint-Vincent. Il obtient son CDN le 14 août 1954.
Il est gravement accidenté le 02/07/1955. Il sort de RG le 30/05/ 1956 (607h). Il participe aux Championnats du monde 1956 à Saint-Yan avec René Fonteilles.
Le 10/03/1958 il totalise 928h de vol. Il est affecté à l’Aéroclub d’Ille et Vilaine à Rennes le 04/09/1958.
Il sort de RG avec 1778 h le 04/ 10/1962. Il est muté au Groupement Rouennais d’Aviation Légère à Rouen.
Il est remis aux Domaines le 02/06/1969. Il est visité par Véritas à Bernay, Rouan, Bordeaux Saucats. Il sort de GV avec 3785h le 06/06/1981 à Sainte-Foy-La-Grande. Il est vendu le 07/02/1984 à Tarbes. Le 21/08/1985 il totalise 3836h à Bagnères-De-Luchon. Il est vendu le 14 mai 1988 à André BARADON de l’ASPAC, qui lui fait faire son premier vol le 18/06/1988 (3907h). Il est accidenté le 17/12/1989 par une rafale de vent qui le retourne au sol ,lors de sa mise en piste à Roanne. Les dégâts sont considérables: fuselage diffi-cilement récupérable et l’aile droite éclatée sur le bord d’attaque. En 1990 il est radié des registres de l’Aviation Civile avec environ 4000h.
En 2010,la veuve d’André BARADON fait don du planeur au Con-servatoire Aéronautique du Limousin qui décide de le restaurer pour exposition statique uniquement. Seule photo souvenir de ce très sym-pathique pilote doué du début des années 60 à Limoges, son passage en VAUTOUR que n’a pas raté Claude LACAN. Le planeur est restauré par Claude BAUDOU et Jean-Louis MARTIN. Le CAL en a fait don aux AILES le 31/01/2015 qui poursuivent le même objectif.
